L’accès au transport collectif hors des grands centres
Alors que les Québécoises et Québécois sont confrontés à une hausse marquée du coût de la vie depuis 2022, le développement des services de transport collectif apparaît comme une solution structurante et incontournable. En particulier en dehors des grands centres, où l’offre est faible, la dépendance à l’automobile devient une barrière à l’accessibilité économique, sociale et territoriale.
Le transport privé constitue le deuxième poste de dépenses dans le budget des ménages québécois, devant même l’épicerie. Or, le passage à un « cocktail transport » sans véhicule privé permettrait à une majorité de ménages de réduire leurs coûts de déplacement de 50 à 75 %. Le transport collectif régional représente donc un outil puissant pour soulager la pression économique sur les ménages, en particulier les familles et les personnes à faible revenu.
Des solutions à portée de main
Un outil de cohérence gouvernementale et de lutte aux inégalités
Le développement du transport collectif est aligné sur plusieurs engagements stratégiques du gouvernement du Québec, notamment le Plan pour une économie verte 2030 et la Politique de mobilité durable. Il contribue aussi à résoudre la crise du logement : l’urbanisation axée sur l’automobile engendre des coûts d’infrastructures élevés, limite la densité résidentielle et exclut les ménages n’ayant pas accès à un véhicule. À l’inverse, une planification conjointe du logement et du transport collectif maximise l’utilisation des investissements publics.
En Estrie, la réalité régionale accentue ces enjeux. La dispersion géographique des services, la rareté du transport structuré hors de Sherbrooke, et l’insuffisance de financement des initiatives communautaires ou intermunicipales de transport créent une fracture mobilité : l’absence d’options entraîne isolement, précarité, et inégalités d’accès aux soins, à l’emploi et à la participation citoyenne. Cela constitue un frein au développement régional.
Indexation des taxes sur les carburants et l’immatriculation pour générer près de 700 M$ annuellement.
Réallocation des fonds du programme Roulez vert vers la croissance de l’offre de transport collectif.
Implantation d’un système de tarification kilométrique ou de péage en remplacement de la taxe sur l’essence.
Rééquilibrage des investissements publics
+
-
Objectif de 50 % des investissements du PQI dédiés au transport collectif.
Moratoire sur le développement routier à des fins de navettage.
Utilisation des voies routières existantes pour le déploiement de voies réservées.
Gouvernance et financement régional équitables
+
-
Diversification des sources de financement régionales (ex. taxe sur le carburant).
Soutien aux organismes régionaux (OBNL, coopératives) avec financement stable.
Renforcement des capacités des MRC à planifier et opérer des services interterritoriaux.
Approches centrées sur l’équité et l’inclusion
+
-
Le transport collectif est un vecteur de justice sociale permettant d'exercer d'autres droits fondamentaux.
Il génère des externalités positives : santé publique, réduction de la pollution, cohésion sociale.
Une stratégie gagnante pour l’ensemble de la société
L’Estrie et les régions du Québec ont besoin d’un saut qualitatif en matière de mobilité durable, à la hauteur des ambitions gouvernementales en matière de climat, d’équité sociale et de développement économique. Offrir un accès concret et abordable au transport collectif hors des grands centres, c’est investir dans la résilience, l’inclusion et l’intelligence territoriale.